Réflexions post-électorale bis.

Après 5 ans d’engagement politique, le moment est venu de faire un bilan. Comme je le disais dans le premier billet de ce nouveau blog,  » Il y a des décisions à prendre, elles sont prises. »

Pour les raisons que je développe après, je met mon engagement politique entre parenthèse.

Compte tenu de ma profession et de mon emploi du temps (2/3 d’une semaine en déplacement…), je dois faire des choix. Ces dernières années j’ai pu mener de front ma carrière professionnelle et mon engagement politique en prenant sur mon temps familial et personnel. Cette dernière année, j’ai souvent entendu mon fils dire « encore ta politique ! ». Ce n’est pas sain, ce n’est pas l’équilibre que je souhaite. De plus, dès cette rentrée, il m’est confié un important projet professionnel qui nécessite un investissement important. Je ne peux pas être partout, je préfère me recentrer sur mon équilibre familial et professionnel.

Ces 5 années ont été riches. Beaucoup de rencontres, foison de dossiers et d’informations, multitudes d’idées et de projets. J’ai beaucoup appris sur la nature humaine, les pratiques de ce « milieu ».

Mon engagement en 2007 derrière F.Bayrou partait du constat économique, politique et social du pays, la situation s’annonçait grise, il fallait faire autrement pour sortir de la crise et rebondir. Engager le pays dans une troisième voie, vers une union nationale et faire du Mouvement Démocrate un parti majeur en France.

La réalité 5 ans après est rude, échec à date. Seul contentement, nous sommes des cassandre ! Alors, ces objectifs de 2007 sont ils atteignables ? Peut-on encore y arriver ?

J’en doute un peu à court terme…car il y a un contexte malgré tout très défavorable à la création d’une troisième voie libre et indépendante qui dit la vérité aux électeurs et s’engage pour l’intérêt général.

Quel constat tirer de ces années ?

  • L’abstention ne cesse de progresser en répulsion à la pratique politique, pour l’électeur désabusé : « tous dans le même sac ».
  • Une résistance forte au changement hors du clivage droite-gauche. L’alternance pas l’alternative.
  • Et donc un système politique bipartisan exacerbé alimenté par les médias. Vive le système binaire et loin de nous le pluralisme et la proportionnelle.
  • La force de l’habitude et l’habitude du vote utile.
  • Une période de crise anxiogène qui favorise le repli sur soi, les émotions et non la raison.
  • Une pratique politique ultra com’, la société du spectacle dans toute sa splendeur et la petite phrase qui clive comme sésame.
  • Crise, clivage, promesses non tenues, absence de débat de fond et donc montée des extrêmes
  • Un milieu professionnalisé qui se protège. Réseau et cooptation plus que compétence et idées. Le conflit d’intérêt vaut plus que l’intégrité.
  • Un milieu qui privilégie la compromission, le marchandage, la parole dévoyée, l’absence d’amour propre.

Pourra-t-on un jour être élu, gouverner en disant la vérité, en étant intègre, en respectant les autres ? Je ne crois pas, malheureusement, que l’on puisse construire une carrière en s’appuyant sur la vérité. Gouverner ou faire campagne en partant de la vérité fut un échec en 2012.

Donc pour être élu il faut rentrer dans ce milieu et accepter ses pratiques. Je ne cherchais pas un poste au point de tirer un trait sur mes valeurs, ma liberté de parole et d’action.

Ce blog reste, dans ma parenthèse politique, l’unique élément d’action en continuant de commenter l’actualité locale et nationale, à mon rythme…Je reste pour l’instant adhérent du Modem mais je laisse ma place de vice président. Beaucoup de personnes souhaitent que je conduise une liste aux prochaines élections municipales de St Brévin les Pins, cela ne sera pas réalisable non plus. 

Voila, j’ai une famille, un métier très prenant, des valeurs qui ne me permettent pas de poursuivre au niveau que j’estime épanouissant mon engagement politique..

Pour conclure, une note d’optimisme. Je remercie et je salue ici, toutes les personnes de qualités que j’ai croiséesh ou que je croise encore. Je m’y suis fait quelques amis. Il y a des gens bien en politique, beaucoup même. Aauront-ils le courage de bousculer et de réguler ce « milieu » ?

4 réflexions au sujet de « Réflexions post-électorale bis. »

  1. Même si je regrette un peu ton retrait politique, je ne peux qu’être d’accord avec toi sur les aspects pragmatiques qui découlent de nos valeurs. Connaissant ton engagement au sein du Modem, ton choix ne fait que renforcer la valeur que l’on peut lui donner.
    Je te souhaite la meilleure réussite possible dans tes entreprises.

  2. 5 ans ? Bravo ! J’ai tenu trois années. Puis pour les mêmes raisons que vous, j’ai démissionné de tous mes mandats. Il faut en effet « être des leurs » pour y arriver. Mais pour arriver à quoi, au fait ? A écraser les autres ?

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